Par Isabelle Rieusset-Lemarié
Est-on déjà en mesure de cerner l’incidence des réseaux multimédias sur la façon dont on se figure l’identité, au travers de ses modes de représentations, et sur l’appréhension des nouveaux modes de configuration qui en affectent la structure ? Si l’on évite le leurre d’un changement de paradigme qui prétendrait nous confronter à l’exigence d’une nouvelle théorie du sujet, on peut tenter, plus modestement, de souligner quelques traits saillants, de noter le retour de certaines figurations ou le développement de nouveaux schèmes qui orientent les fantasmes et les stratégies dont l’identité ne cesse d’être l’enjeu.
1. La compatibilité : du principe d’identité au principe de reproductibilité.
La compatibilité apparaît, de ce point de vue, à la fois comme une figuration ancienne, en tant qu’elle ressortit au principe d’identité, et comme un nouveau schème dominant, en tant qu’elle ressortit au principe de reproductibilité. Elle s’inscrit dans la tentative de la société de reproduction multimédia de définir un nouveau type d’unicité qui ne serait plus irréductible à la reproduction, parce qu’elle ne serait plus attachée au hic et nunc mais pourrait se transporter d’un média à l’autre, sans rien perdre de sa singularité ni de son aura.
L’élaboration d’une norme internationale définit la compatibilité technique qui permet la reproductibilité d’un objet d’un support à l’autre. La norme MPEG-4 vise la reproductibilité multimédia de ces unités élémentaires que sont les AVO, les «objets audiovisuels».La société de reproduction multimédia pose les conditions d’existence d’une unicité reproductible au moyen des normes techniques, mais celles-ci sont-elles pour autant constituées en nouveau principe d’identité ? Dans les tentatives de définir un standard international concernant les «Humains Virtuels» 1, s’agit-il d’une simple normalisation technique ou s’engage-t-on dans la définition de critères d’identité qui induisent un certain type de figuration sous couvert d’imposer des modes de configuration ? Si l’on ne manquera pas de proposer des avatars «sur mesure», selon le nouveau schème du marketing «one to one» 2, une standardisation insidieuse de la représentation des usagers et des créatures artificielles qu’ils sont amenés à rencontrer dans ces mondes virtuels sera-t-elle le lot de cette normalisation technique ?
L’enjeu n’est pas, toutefois, de définir un modèle unique d’Humain Virtuel.Ce qui doit être unique, ce n’est pas un «trait identitaire», conçu comme ce qui isole et distingue une créature d’une autre, c’est au contraire le trait spécifique qui lui permet d’être ouverte à l’échange et à la reproductibilité.L’identité elle- même est conçue en d’autres termes. On ne définit plus l’unicité ni l’identité par ce qui isole mais par ce qui ouvre.
A la question «quels sont les traits identitaires d’une créature artificielle, d’un Humain Virtuel ?», la réponse n’est plus la série de singularités irréductibles à tout échange, à toute reproduction, mais la configuration des interfaces spécifiques qui leur permettent d’évoluer dans des environnements et dans des réseaux répondant eux-mêmes à des configurations et à des protocoles particuliers.
C’est une autre façon de définir l’unicité d’une identité, d’une catégorie, d’une espèce. Si l’on décrit les traits singuliers d’un être humain, par exemple, en mentionnant ses yeux, sa bouche, ses membres, on peut insister sur leur couleur, leur forme, tout ce par quoi ils confèrent une singularité irréductible à un être particulier, mais on peut aussi insister sur le fait que ces yeux, cette bouche, sont configurés de telle sorte que cet être peut communiquer et interagir non seulement avec les autres êtres mais avec son environnement.Parce qu’on a tendance à associer la notion de singularité non seulement à ce qui distingue mais à ce qui isole, on oublie que les traits qui définissent l’identité, que ce soit d’une espèce ou d’un individu, ne sont autres que les traits qui lui permettent de communiquer. Or cela vaut pourtant aussi bien pour les échanges extérieurs qu’intérieurs.
Si les greffes d’organes sont si difficiles à réussir, c’est précisément parce que le «corps étranger» est souvent rejeté en vertu d’une «incompatibilité immunitaire». Est donc perçu comme étranger ce qui est incompatible mais, symétriquement, le critère retenu comme caractéristique du «soi», de l’»identité», est la compatibilité.
Le fonctionnement même de notre corps va à l’encontre de l’image de la compatibilité comme simple caractéristique qui viendrait s’ajouter aux traits définissant l’identité, alors qu’elle en est un élément constituant fondamental. Définir l’unicité d’une catégorie de créatures virtuelles, comme celle des Humains virtuels, par des critères de compatibilité apparaît donc légitime.Cependant, le principe d’une unicité reproductible sur tous médias nourrit des fantasmes qui affectent la conception même de l’identité, en tant qu’elle relève de la teneur.
2. Identités multimédias à l’ère de la reproductibilité technique.
Les sectes de cette fin de millénaire comme les extropiens ou les raëliens ne seraient qu’un épiphénomène si elles n’exacerbaient une tendance lourde de la société de reproduction multimédia 3 qui prétend traiter la vie elle-même comme un message, indépendant de ses supports, et qui entretient le fantasme d’une reproductibilité technique de la vie, sur tous médias, y compris informatiques, en prétendant faire le deuil de ces êtres biologiques incarnés pour lesquels le corps n’était pas un simple support, et en déclarant le corps «obsolète», pourvu que la reproductibilité technique des nouvelles créatures artificielles soit posée comme éternellement reconductible.
La secte Rael n’a pas manqué d’utiliser cet argument promotionnel dans son site Internet : «Le clonage permettra à l’humanité d’atteindre la vie éternelle 4».Comme si non seulement la vie mais l’identité n’étaient qu’un message qui peut se transférer d’un support à l’autre.Cette figuration d’une «identité multimédia» occulte la relation que l’identité d’un être entretient avec sa teneur.En outre, comment un être pourrait-il prétendre se pérenniser dans son clone si celui-ci n’est pas doté de cette mémoire vivante par laquelle il s’est construit comme sujet ?
Les raëliens ont compris que telle était bien l’actualisation absolue de ce fantasme d’éternité que supporte le clonage : «La prochaine étape/.../ sera de cloner directement une personne adulte /.../ et de transférer la mémoire et la personnalité dans cette personne.» 5
Cette reproductibilité de la mémoire du sujet ne fait pas partie de l’horizon technique des possibles, pour l’instant... Si ce rêve, pour certains, ce cauchemar, pour beaucoup d’autres, devait s’accomplir, il apparaîtrait comme le parachèvement de la destruction non seulement de l’unicité, mais de l’aura, à laquelle n’ont cessé de tendre les techniques de reproduction comme l’avait perçu, dès 1936, Walter Benjamin 6.Si la mémoire fonde l’unicité du sujet, c’est précisément qu’elle lui est consubstantielle et qu’elle est vouée à disparaître avec lui. S’il advenait qu’elle puisse être techniquement totalement reproductible, elle mettrait fin à la possibilité même de l’existence de l’unicité du sujet.La reproduction comme pure duplication est, de ce point de vue, l’anti-mémoire. Elle est fantasme d’immortalité, négation du temps.Le pouvoir entropique de l’irréversibilité du temps, qui entraîne la perte et la disparition, est la condition de la mémoire comme trace de ce qui n’est plus.Le mouvement des «extropiens» (de extropie, l’au-delà de l’entropie) qui partage avec les raëliens ce fantasme d’éternité et met ses espoirs, non seulement dans le clonage, mais dans les futures prouesses de la «cybertechnologie», n’est qu’un des épiphénomènes de cette idéologie de la société de reproduction multimédia qui menace à la fois la mémoire et l’unicité du sujet :«Les extropiens envisagent même de transférer leur esprit dans les réseaux afin de bénéficier d’une existence virtuelle et atemporelle ».7
3. Parcours du sujet dans les rets du symbolique : le rôle de la narration.
Cette disjonction entre la mémoire et son support de transmission fonde la réserve de Benjamin quant aux possibilités des techniques de reproduction de transmettre une mémoire vivante, capable de délivrer la semence vive du temps 8. Et c’est pourquoi aux informations que véhiculent les médias, W. Benjamin préfère la narration :
«L’information /.../n’a de vie qu’en ce moment où elle doit se livrer à lui toute entière.Il n’en est pas de même de la narration /.../ longtemps après sa naissance elle reste capable d’éclosion. /.../ La narration /.../ne vise pas à transmettre la chose nue en elle-même comme un rapport ou une information. Elle assimile la chose à la vie même de celui qui la raconte pour la puiser de nouveau en lui 9».
Selon W.Benjamin, c’est parce que la narration serait consubstantielle au narrateur qu’elle pourrait transmettre la mémoire comme expérience. W. Benjamin semble privilégier la forme orale de la narration.Cependant, le mode de transmission de la mémoire, dans les civilisations fondées sur la tradition orale, repose sur la capacité des membres de la communauté à incarner leurs mythes par la participation active de leurs corps dans l’expérience collective du rite.Si la teneur de la mémoire y est «éprouvée», c’est au travers du corps social d’une communauté qui ressource son identité par des rites plutôt que comme transmission intersubjective du parcours singulier de l’expérience d’un sujet.En revanche, la tradition occidentale valorise la mémoire intérieure de l’individu. Mais cette constitution du sujet en individu, qui suppose une certaine façon d’organiser l’intériorité de sa mémoire, est le produit d’une civilisation fondée sur l’écriture alphabétique et la culture du Livre imprimé.Il n’y a donc pas lieu d’opposer mémoire interne et mémoire
externe. Le culte même de l’intériorité du sujet, indissociable du culte de l’unicité d’un individu, ne s’est développé que dans des sociétés qui ont donné un essor sans précédent à l’externalisation de la mémoire humaine grâce au développement des techniques de reproduction.
Si le développement de la communication intersubjective favorisé par les réseaux hypermédias se situe dans le prolongement de cette figuration dominante de l’individu, la question reste ouverte quant à leur incidence sur l’identité communautaire. Dans l’acculturation aux réseaux mondiaux, la variation des usages témoignera sans doute des différentes traditions culturelles quant aux modes de figuration de l’identité, individuelle ou collective. Les parcours de mémoire n’auront pas la même incidence pour tous les sujets, même s’ils s’inscrivent dans une architecture virtuelle peuplée d’avatars dessinés selon les codes esthétiques de telle ou telle culture.
La configuration commune d’un réseau mondial ne devrait pas entraîner la standardisation de la figuration des identités, dans la mesure où l’expérience des parcours restera, essentiellement, singulière, grâce à la structure hypertextuelle. Cependant, si la possibilité du choix favorise l’unicité des parcours, elle ne saurait se confondre avec l’illusion d’une liberté absolue. Non seulement la réalité actuelle des réseaux multimédias confronte les usagers à des parcours pré-balisés par d’autres, mais, quand bien même un sujet réaliserait son propre moteur de recherche pour construire un cheminement absolument singulier dans le réseau, ses parcours resteraient tributaires de la texture même du réseau qui lui pré-existe.
Dès lors plutôt que d’entretenir le leurre d’un «libre arbitre» redéfini à l’aune des réseaux hypermédias, ne faut-il pas repenser l’incidence que peut avoir, sur les déplacements d’un sujet, son inscription dans des chaînes symboliques qui lui préexistent ? Cette influence s’exerce-t-elle de façon différente dans une culture où les chaînes symboliques sont transmises, de façon dominante, par le médium d’une tradition orale, par le médium de l’écriture linéaire imprimée, ou par le médium de réseaux multimédias ? En principe, il serait inconvenant de postuler que la teneur d’un média affecte l’incidence symbolique des signifiants qu’il transmet à un sujet.On adhèrerait ou non à la lecture que Lacan propose du conte d’Edgar Poe, la lettre volée (en lequel il déchiffre l’incidence du parcours du signifiant sur les déplacements des sujets 10, mais il serait de toute façon mal venu de se demander si la pertinence de cette lecture est liée à la matérialité de cette lettre cachetée, analysée comme pur signifiant, mais dont la texture est pourtant suffisamment importante dans le conte pour qu’elle permette ce retournement de la lettre qui abusera ceux qui se référaient, pour la trouver, à son image matérielle originaire et qui, faute d’envisager les métamorphoses plastiques auxquelles elle pouvait se prêter, ne sauront l’identifier, lors même qu’elle s’exposera à leur regard.Il faut bien que la matérialité d’un signifiant ait quelque incidence pour que la façon dont il affecte, symboliquement, les sujets, soit liée à l’invisibilité où le tient une conception réductrice de son identification matérielle. Cette façon de cacher une lettre, tout en l’exposant à la vue, ne pourrait être transposable, telle quelle, à une lettre ou, a fortiori, à une carte postale électroniques.Il faudrait un autre conte pour nous narrer l’incidence du détournement d’une «lettre hypermédia» sur la position intersubjective respective des sujets inscrits dans une même chaîne symbolique dont ils n’entreverraient pas plus la nature qu’ils ne reconnaîtraient l’identité plastique de ce document hypermédia métamorphosé par le voleur-artiste qui a su jouer des potentialités de sa texture. Mais il faudrait sans doute, encore, un conte, plus encore qu’un séminaire, pour nous rendre intelligible le parcours de ces sujets.Lacan a exprimé un doute quant aux écueils de sa non prise en compte de la structure de ce conte policier dans le déchiffrement qu’il en propose, mais cette objection a tout de suite été levée 11 au motif que ce conte, n’étant que le deuxième d’un nouveau genre, interdisait toute spéculation sur l’incidence du genre narratif en tant que tel.Cependant, la tradition dans laquelle s’inscrit le personnage de Dupin n’est pas absolument nouvelle en matière de conte.Si la capacité de raisonnement par induction caractérise Dupin, elle l’inscrit, à ce titre, dans le droit fil des Princes de Serendip, capables, en vertu d’un raisonnement à posteriori, d’interpréter des signes en les situant dans une chaîne symbolique qui en explicite l’incidence.
Ainsi H. Walpole rappelle-t-il le raisonnement du héros de ce conte qui l’a conduit à identifier la mule borgne comme étant celle qui avait parcouru le chemin sur lequel l’herbe n’était broutée que d’un côté 12. Une différence, essentielle, est pourtant présente entre nos deux héros : le Prince de Serendip serait doté de la capacité d’interpréter des signes offerts «par hasard» à la sagacité de son regard 13 lors que Dupin mènerait une enquête au bout de laquelle il trouverait le signe qui lui permet de résoudre une énigme. Toutefois, si les policiers ne trouvent pas la lettre, c’est précisément que ce qu’ils trouvent ne correspond pas à ce qu’ils cherchent, lors que Dupin est capable d’interpréter ce qu’il trouve, malgré sa différence d’avec ce qu’il cherche.Il est donc en partie doté de cette qualité que Walpole qualifiera de «serendipity», soit «la faculté de trouver des choses précieuses, qu’on ne cherchait pas» 14.
Du développement de cette capacité de «serendipity» dépend la possibilité pour les usagers de transformer en choses précieuses et en signes interprétables ce qu’ils rencontrent par accident, indépendamment de leur quête, dans les parcours qu’ils opèrent dans les réseaux hypermédias. La «serendipity» apparaît, de ce point de vue, comme une configuration privilégiée pour qui cherche à reconstruire, a posteriori, les fragments cohérents de chaînes symboliques dans l’entrelacement d’une structure réticulaire. C’est en ce sens que la «serendipity» apparaît particulièrement pertinente comme schème de construction du sujet, en tant qu’il reçoit une incidence, dans ses parcours et ses déplacements, non plus seulement de chaînes symboliques linéaires, matérialisées dans la chaîne orale ou écrite du langage, mais de chaînes symboliques tissées dans la texture de la structure d’un réseau.
Un des nouveaux défis à relever pour les sujets est l’articulation entre linéarité et réticularité.Si c’est encore de la tradition d’un conte que nous vient une figuration possible de cette articulation, c’est parce que la narration ne cesse de nous proposer les diverses configurations de la teneur par laquelle un sujet peut s’inscrire dans l’ordre symbolique sans renoncer au parcours de son expérience singulière.
Le rôle de la narration reste fondamental à l’ère des réseauxmultimédias, tant en matière d’identité individuelle que d’identité collective. Les nouvelles expériences narratives qui articulent linéarité et réticularité sur Internet, que ce soit sous la forme de contes, d’expositions virtuelles, de fictions génératives ou de légendes urbaines, sont les laboratoires où s’expérimentent les nouvelles configurations symboliques et imaginaires dont dépendront les futures figurations de l’identité.
Celles-ci s’inscriront dans des traditions narratives multiculturelles, mais elles s’adapteront aux enjeux inédits de la teneurdes réseaux multimédias qui affecte le mode d’incidence des chaînes symbolique sur la construction de l’identité des sujets et sur l’effet en retour qu’ils reçoivent de leur parcours.
L’incidence des avatars sur l’identité des sujets qu’ils représentent sera affectée, à ce titre, par leur fonctionnement en tant que personnages, dont le rôle n’est pas déjà écrit, mais dont la capacité d’interaction dépend de la structure symbolique qui préside aux règles narratives fixées par le concepteur de ce monde virtuel. Les sujets seront de plus en plus conviés à participer à des œuvres dialogiques auxquelles ils peuvent collaborer, sans prétendre pourtant en être les maîtres d’œuvre ni en contrôler la teneur.Le risque spécifique résidera peut-être alors dans la confusion des teneurs qui résulte de l’ambivalence du statut des avatars devenus, plutôt que des doubles représentant des sujets, les marionnettes d’un théâtre d’ombres dont les déplacements sont moins régis par les sujets qui les animent que par les contraintes symboliques spécifiques à ce monde virtuel. Confronté à la perspective de voir son avatar échapper à sa sujétion sans pour autant être à même d’être véritablement autonome dans ce monde virtuel soumis à des lois contraignantes, il n’est pas exclu que l’usager ne réclame le droit de redevenir un simple spectateur, préservé de la scène du jeu par une rampe virtuelle destinée à créer un nouveau mode de distanciation, propre à protéger les sujets de la scène de la reproduction où les représentations, parce qu’elles sont interactives, produisent un «effet de réel».
Isabelle Rieusset-Lemarié
1) Parmi les différentes catégories regroupées sous le terme générique d’»Humains Virtuels» on trouve essentiellement les avatars, les per-sonnages généréspar ordinateurs, les agents autonomes et les acteurs virtuels. Depuis 1997, un groupe coordonne les initiatives en vue d’une normalisation technique internationale des «Humains Virtuels» et favorise la synergie des recherches entre les différents champs d’application concernés.
2) Cf. R. Rochefort, Le consommateur entrepreneur, Editions Odile Jacob, 1997.
3) Pour une étude plus approfondie des enjeux de la société de reproduction multimédia cf. I. Rieusset-Lemarié, La société des clones à l’ère de la reproduction multimédia, Actes Sud, 1999.
4)«Rael said : «Cloning will enable mankind to reach eternal life»» in «Rael Creates The First Human Cloning Company ; First Press Conference Given by Rael in New York», PRNewswire, 20 mai 1997,
5) «Rael Creates The First Human Cloning Company ; First Press Conference Given by Rael in New York», op. cit.
6) Cf. W. Benjamin, «L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée (1936)», trad. fr. P. Klossowski, in Ecrits Français, Gallimard, 1991.
7) N. Quester-Séméon, «Les extropiens, extrémistes de la cybertechno», in Sciences et Avenir, n° 607, septembre 1997, p. 82.
8) Pour l’analyse de cette métaphore benjaminienne de la semence du temps et de l’esthétique de la dissémination, cf. I. Rieusset-
Lemarié, «L’unicité de l’œuvre d’art à l’épreuve de la reproduction multimédia», in numéro spécial n°3 de Ecrit, image, oral et nouvelles technologies : colloque «Le concept de rupture dans les œuvres produites par les nouvelles technologies» (7 mars 1998)
9) W. Benjamin, «Le Narrateur/Réflexions à propos de l’œuvre de Nicolas Leskov», in Ecrits Français, op. cit., pp. 212-213.
10) Cf. J.Lacan, “Le séminaire sur «La Lettre volée»” in Ecrits I, Editions du Seuil, 1966.
11) Cf. J.Lacan, “Le séminaire sur «La Lettre volée»”, in Ecrits I, Editions du Seuil, 1966, p. 25.
12) Cf. H. Walpole, Correspondence, vol. 20, Yale University Press, 1960, p. 408 : «one of them discovered that a mule blind of the right eye had travelled the same road lately, because the grass was eaten only on the left side, where it was worse than on the right» (lettre à H. Mann, 28 janvier 1754).
13) Ibid. : «they were always making discoveries, by accidents and sagacity, of things which they were not in quest of /.../ now do you understand serendipity ? /.../ this accidental sagacity». Un article du Scientific American n°92/1, 1955, définit la «serendipity» comme «the chance observation falling on a receptive eye».
14) Cf. la définition de «serendipity», in The Oxford English Dictionary, 2nd edition, prepared by J.A. Simpson and E.S.C. Weiner, Clarendon Press, Oxford, 1989 : «The faculty of making happy and unexpected discoveries by accident.» et celle donnée par le Webster’s New Collegiate Dictionary, Meriam, Springfield, 1977 : «the faculty of finding valuable or agreeable things not sought for».