" Moi aussi je peux le faire! ". Poussant ce raisonnement courant jusqu'au bout, Komar et Melamid, ont créé des académies de peintures... d'éléphants. Thaïlandais de surcroit. Histoire de démontrer que le savoir-faire d'une trompe vaut bien le coup de patte d'une main humaine. Dans le même registre, nos deux Russes newyorkais ont également exposé des photographies faites par des chimpanzés (1).
(1) On peut les voir dans le Pavillon russe à la Biennale de Venise 1999.
Mais la tekné ne suffit pas à définir l'art actuel. C'est ce que martèlent en filigrane les deux post-dadaïstes dont les entreprises d'art animalier recouvrent une très concrète entreprise très clairement revendiquée de " charity business ". Pollock est mort, pas les éléphants de Thaïlande. Par contre ils sont " au chômage " depuis que de bonnes âmes se sont insurgées contre l'exploitation de leurs capacités physiques pour les activités qui profitent aux humains. Reconvertis dans la peinture, les éléphants acquièrent des titres de noblesse. D'aileurs la Princesse de Thaïlande a organisé une vente aux enchère qui va permettre à nos giga-artistes de manger pendant quelques temps.
Anne-Marie Morice